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de ce point de vue
L'idée de départ est de questionner la réalité par les jeux que la matière propose. Le regard confronté à un objet matériel par lequel se produit un phénomène tangible comme celui de la lumière pourrait être confronté à une réalité autre : l'idée … et sa représentation : l'image virtuelle.

Je construit des œuvres dont la structure est réalisée de linéaires, de plans et de vide : de cette façon l'œuvre est possible par le vide entre les éléments. De plus la configuration spatiale, ou structure, faite principalement de longilignes permet une lecture qui confond le 2 dimensions et le 3 dimensions. Je travaille avec le croquis et/ou la photographie de l'installation sculpturale et cherche à donner dans un même espace graphique la possibilité de deux dimensions différentes à la fois, c'est-à-dire graphique et spatiale. Cette possibilité deviendrait l'interaction entre l'inconnue de l'œuvre et sa réalité; la frontière où l'espace permettrait un mouvement.

Ce questionnement trouve son écho dans les défis engendrés par les phénomènes naturels qui interagissent avec la construction urbaine et la vie au quotidien. L'homme au service de la nature et de la société comme réciprocité dynamique aux grandes horloges naturelles, aux cycles-mouvements, aux orbites et saisons qui imperceptiblement évoluent à la manière d'une grande spirale orchestrée.


le voyage
Je compare mon processus de travail à un voyage en plein océan. J'envisage la traversée. Une autre nuit, le navigateur est guidé par les étoiles. Le bateau avance, les étoiles se reflètent sur la surface du croquis. Je perçois le rythme de l'apparition de chaque étoile, prélude à l'immensité. La poésie serait le moment de synchronie où, le spectateur, par exemple, devient conscient des espaces, soit des interactions entre les éléments de différentes natures qui composent l'œuvre. Selon mon cheminement, ce moment de synchronie serait possible, entre autres, par l'utilisation d'un matériaux qui m'échappe, soit la lumière. Je cherche à la capter en tant que phénomène physique et en tant que phénomène psychique. Elle devient le véhicule de l'immatérialité. On pourrait s'imaginer qu'elle habite les interstices entre les éléments, révélant la matérialité de l'invisible.

Le voyage commence et j'avance en suivant les contours. Il me transporte et je découvre peu à peu le déploiement de la sculpture. À l'aide de ces instruments, le navigateur situe le bateau sur la mer. Je dessine mes idées, très brièvement, avant de passer à la maquette et à l'étude. J'imagine en trois dimensions, esquisse un espace, puis un autre, volumes entre des éléments linéaires. Je remarque un jeu de lumière et j'annote la qualité de la lumière ambiante et le matériau qui la fait tournoyer, son degré de transparence ou d'opacité. La surface du dessin est aussi plane que l'océan en haute mer, comme la carte sur laquelle le navigateur a tracé son voyage. De temps en temps, la surface de la feuille est aussi profonde que le dôme presque visible qui se forme au-dessus de l'horizon.

À midi, le soleil éblouissant confond le ciel à l'horizon, joue des petits triangles qui miroitent de nouveau le soleil à mes yeux, je fais partie du paysage lumineux.